29.5.15

Lectures : 3 livres lus récemment

" Middlemarch " de Georges Elliot

Résumé : Middlemarch (1871-1872) est sans doute le plus beau roman de George Eliot, en tout cas son roman le plus complet (le sixième sur sept). Deux intrigues sentimentales principales, l'histoire des deux mariages de Dorothea et le mariage malheureux de Lydgate, jeune médecin ambitieux, avec la vulgaire Rosamond Vincy, se détachent sur un fond foisonnant de personnages et d'événements, d'épisodes intéressants, amusants, émouvants. Un des charmes de George Eliot est dans cette surabondance de détails. Nous avons fait figurer en préface un beau texte de Virginia Woolf sur George Eliot : " L'issue fut triomphale pour elle, quel qu'ait pu être le destin de ses créatures ; et quand nous nous rappelons tout ce qu'elle a osé, tout ce qu'elle a accompli, la façon dont, malgré tous les obstacles qui jouaient contre elle (le sexe, la santé, les conventions), elle a cherché toujours plus de savoir, toujours plus de liberté jusqu'au jour où le corps, accablé par son double fardeau, s'effondra, épuisé, nous devons poser sur sa tombe toutes les brassées de lauriers et de roses que nous possédons. "

Mon premier livre de George Eliot ( qui est une femme en fait - un peu comme George Sand) et ça ne sera pas le dernier car c'est une écriture comme j'aime. Je lis aussi certains passages en anglais. 

 " Le sari vert " d'Ananda Devi

Résumé

Dans une maison de Curepipe, sur l’île Maurice, un vieux médecin à l’agonie est veillé par sa fille et par sa petite-fille. Entre elles et lui se tisse un dialogue d’une violence extrême, où affleurent progressivement des éléments du passé, des souvenirs, des reproches, et surtout la figure mystérieuse de la mère de Kitty, l’épouse du « Dokter-Dieu », qui a disparu dans des circonstances terribles. Elles ne le laisseront pas partir en paix.

 Livre très dérangeant car il témoigne de la violence extrême faite aux femmes; et je pense à certaines femmes en Inde .
Je l'ai lu jusqu'au bout mais j'ai bien failli le laisser tomber très vite. Livre sans concessions écrit par une femme et je me demande s'il elle a connu de près ce genre de violence conjugale.

"La fabuleuse histoire du clitoris" de Jean-Claude Piquard

Aussi incroyable que ça puisse paraître, une proportion importante de femmes et plus de 50% des jeunes filles ignorent tout de « cet organe surdoué du plaisir féminin, qui cumule plus de 10 000 terminaisons nerveuses, mesure 11 cm de long au repos et se déploie dans tout le bassin féminin avec ses racines, comme un phénix », tel que joliment défini dans sa préface par Julie Muret de l’association Osez le féminisme, qui avait en son temps (2011) lancé une campagne d’information et de sensibilisation sur le plaisir sexuel féminin : Osezleclito. Un sondage effectué alors révélait que moins d’un quart des femmes connaissaient la taille du clitoris. Et seules 16% des jeunes filles connaitraient sa fonction érogène.

Il faut dire que le clitoris, s’il est repéré depuis longtemps, reste dans l’angle mort des manuels cliniques et des séminaires de sexologie. Il y a seulement quelques années, l’urologue australienne Helen O’Connell dénonçait le fait que lors des opérations de la prostate, toutes les précautions sont prises pour préserver les nerfs érecteurs alors que dans les interventions chirurgicales gynécologiques on ne se préoccupe aucunement de la neurologie intime des femmes. La raison en est que ce système nerveux n’est tout simplement pas décrit dans les traités d’anatomie.

Et pourtant, il fut un temps pas si lointain où les médecins considéraient l’orgasme comme un remède à la neurasthénie et à l’hystérie, suivant en cela la mécanique des fluides de haute époque hippocratique : pour maintenir les équilibres garants d’une bonne santé, point de rétention des humeurs corporelles et va pour l’orgasme médicalement assisté. Tout au long du XIXème siècle les femmes seules et dépressives, réputées inaccessibles à ces orages désirés, se faisaient manuellement stimuler la vulve par leur praticien préféré afin d’atteindre le nirvana. « Cette activité – nous dit l’auteur, sexologue clinicien, avec une pointe de nostalgie – représentait environ un tiers du chiffre d’affaires des médecins ». Une véritable rente sur un marché très stable, puisque les hystériques ne risquent pas de mourir de leur maladie, pas plus qu’elles ne peuvent en guérir. En revanche la pratique pouvait se révéler chronophage, certaines femmes nécessitant jusqu’à une heure de stimulation thérapeutique.

C’est sans doute pourquoi on imagina en contexte thermaliste un dispositif plus efficace pour ce siècle industriel, une machine qui peut à bon droit être considérée comme l’ancêtre du vibromasseur, d’abord à manivelles ou à pédales, puis à vapeur et enfin, grâce à la fée électricité, dotée d’une miraculeuse autonomie. L’auteur note au passage que le vibromasseur allait être le quatrième appareil électrique à apparaître sur le marché, bien avant l’aspirateur. Sinon c’était la douche, le jet orienté par un opérateur entre les cuisses, on appelait ça la « physiothérapie » et l’on croit savoir que ce massage vulvaire hydraulique, communément appelé douche clitoridienne, contribua grandement à la prospérité des établissements de cure thermale.

Mais le Grand Siècle du clitoris reste sans conteste le siècle des Lumières et du libertinage. Là, le bouton de rose entre en littérature. Tribades et ménades vont peupler l’avant-scène des fantasmes de tout bord. Jean-Claude Piquard cite chastement le best-seller de l’époque, Thérèse philosophe du marquis Boyer d’Argens, et la stupéfiante chatouille qui la secoua de spasmes l’ébranlant de la tête aux pieds, la fit cambrer nerveusement et pousser un long gémissement dont elle ne savait s’il était de plaisir ou d’extase. Jacques Munier

Livre super intéressant qui devrait être lu par tous les ados et les adultes aussi.
Pas très bien écrit et un peu confus par moments mais cette fabuleuse histoire est vraiment intéressante. Il fait le point sur le sujet et c'est assez documenté. 

  



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