21.12.09

Le bain de Noël à Nice



AH ! CES NIÇOIS... ILS SONT COURAGEUX TOUT DE MÊME !


Tout de même, au petit matin, il fallait y croire. Gilles, du côté de Drap, avait bien regardé le thermomètre (-3°) et la neige devant chez lui. Puis, il s'était décidé. Tout comme Manu, nouveau venu dans le « club » des nageurs de l'hiver, ou Jean-Louis, qui lui aussi faisait son baptême du bain de Noël. Juste cette année. L'une des « pires » au niveau du froid ambiant. On évoquait le -1° du côté du Vieux-Nice et, surtout, on scrutait cet énorme nuage gris qui semblait avoir décidé de s'installer là, juste là, à ce moment-là.

Hésitation, motivation

Sur la Promenade, encore en parka, les retrouvailles faisaient du bien. Des petits groupes se reformaient. Les habitués des plages se retrouvaient. Le teint bronzé et le sac à dos sur l'épaule. Claude, un vieux « briscard », rassurait les troupes. Et puis Dario, 75 ans, faisait figure d'exemple. Pourtant, lui aussi, avait « beaucoup hésité » avant de s'inscrire au 200 mètres nage libre...

Comme par magie, ce satané nuage s'évaporait, et sur le coup des onze heures, tous laissaient leurs hésitations et leurs habits au vestiaire, pour entrer en « euphorie ».

Jacqueline était rassurée. En « meneuse » des baigneurs de la Réserve, elle était satisfaite de voir que les défections étaient limitées : « On n'a aucun mérite. Le bain d'hiver est excellent à condition de ne pas exagérer dans la durée. C'est une histoire de motivation. »

« Il paraît que c'est dans la tête », commentait un spectateur emmitouflé. « Mais moi, c'est mon corps qui veut pas »... Grosse rigolade, tandis que les participants à la première épreuve de natation se retrouvaient pieds nus sur la dalle de la plage, serviette sur les épaules.

Satisfaction et doux délire

Deux cents mètres plus tard, ils s'extirpaient d'une eau à 14-15° : « Trop froide » pour Manu, tout de même 3e de l'épreuve. « Génial, mais j'en peux plus », commentait Jean-Louis. « Super-bonne », affirmait Gilles. « J'ai survécu », plaisantait Dario... La partie était gagnée, la mission accomplie, le grog, les boissons chaudes et la collation étaient en ligne de mire (1). Juste le temps de faire « plonger » le 100 m, puis toute la « foule » du bain populaire dans une ambiance forcément électrique. Rosetta comptait les années : « Ça fait dix ans, c'est une jouvence ! » Figaro, 7 ans, avait enfilé ses brassards, et des pères Noël en maillot sortaient de tous les côtés.

Les uns s'y jetaient de bon coeur, les autres choisissaient l'option ablutions. Un vrai truc de fou, bien sympa et bien rigolo !

sbeal@nicematin.fr

15.12.09

Véronic martignac - une artiste libre


Photo: Veronic Martignac

une artiste libre avec beaucoup de talent...


et en plus elle trouve des formules édifiantes comme celle-ci :

HIER EST L'HISTOIRE

DEMAIN EST LE MYSTERE

AUJOURD'HUI EST LE CADEAU

C'est justement pour ça qu'on l'appelle PRESENT

10.12.09

Un blog ami


Photo de Dolando
Cette photo est magnifique et avec les mots de Ben " Le Niçois " artiste très iconoclaste de ma chère ville natale.

7.12.09

" Mary et Max " : film à voir


Mary, une petite fille solitaire complexée par son apparence physique, vit en Australie avec une mère alcoolique et un père adepte de taxidermie. Un jour, au bureau de poste, Mary découvre un annuaire téléphonique provenant des États-Unis. Rêvant de se faire un ami, elle y choisit une adresse au hasard et envoie ainsi une lettre à Max Horowitz, un New Yorkais obèse de 44 ans atteint du syndrome d'Asperger. À la fois très différents et pourtant semblables, Max et Mary entretiendront une correspondance assidue, à travers laquelle chacun aide l'autre à régler les problèmes qui les tourmentent, pendant plus de vingt ans.
Synopsis © Cinoche.com

6.12.09

Première neige sur le lac



Il est tombé quelques flocons aujourd'hui sur le lac St Joseph de St
Adolphe d'Howard dans les Laurentides

3.12.09

Lecture : Lettres chinoises de Ying Chen




Les Lettres chinoises sont un roman épistolaire qui raconte une période charnière de la vie de trois personnes : Yuan, Sassa, Da Li. Ce livre regroupe cinquante-sept lettres écrites entre Sassa et Yuan (deux amoureux), et Sassa et Da Li (deux amies).
Yuan est un jeune homme d'une vingtaine d'année qui choisit de quitter la Chine et de s'installer à Montréal.
Sassa, sa fiancée est restée à Shanghai en attendant d'obtenir un passeport. Mais elle a une santé fragile et malgré son amour pour Yuan, elle redoute de la suivre. Au fil du texte, on pressent qu'elle ne viendra pas le rejoindre. La première correspondance s'établit entre ces deux amoureux dont la séparation est très difficile.
Da Li, une amie du couple, choisit également de quitter son pays pour aller vivre à Montréal. Là bas, elle tombe amoureuse d'un chinois mais celui ci a une fiancée en Chine. A travers cette relation, on perçoit les traditions du pays d'origine puisqu'elle fait part de cette liaison à Sassa, une liaison adultérine, et malgré son respect de la tradition chinoise, Sassa la comprend et la conseille.
L'un des thèmes abordé dans ce roman est l'opposition entre la tradition chinoise et la modernité nord américaine. On peut noter également le thème de l'amour impossible entre Sassa et Yuan, mais le thème principal est celui de l'exil et la notion d'appartenance à un pays.

La notion d'étranger et d'appartenance à un pays
Dans la première lettre du roman, Yuan parle « d'appartenance » et « d'identification », et amorce ainsi dès le début une réflexion sur l'exil, l'émigration et l'immigration. Ying Chen a choisi d'utiliser une langue étrangère pour elle - le français - pour parler de la notion d'étranger. Yuan, dans sa première lettre, livre ses toutes premières impressions en tant qu'immigré. Il s'agit d'une situation difficile à vivre, puisqu'il vient de quitter son pays natal, où il a laissé la femme qu'il aime. C'est l'occasion pour lui de s'interroger sur la notion d'appartenance : c'est loin de la Chine qu'il comprend alors à quel point il est attaché à ce pays, et combien il s'y identifie. La situation d'exilé lui fait ressentir à la fois l'appartenance à la Chine et le sentiment d'étranger à Montréal.
Situation paradoxale donc : en Chine, Yuan souhaitait plus que tout quitter ce pays trop influencé par le poids des traditions ; une fois à Montréal, il se sent étranger, et cherche à affirmer une filiation avec son pays natal. On peut penser que ce besoin d'appartenance se rapproche d'un indice autobiographique de l'auteur. Le personnage de Yuan symbolise en quelque sorte les différentes émotions ressenties après un exil.
Dans la lettre 2, Yuan raconte à Sassa une anecdote assez significative : il demande de la monnaie à un homme à l'aéroport pour pouvoir utiliser le téléphone automatique et celui-ci lui souhaite « bonne chance ». Cet accueil « chaleureux » des canadiens est traité par opposition à l'accueil des français en Chine : dans la lettre 17, Sassa explique à Da Li qu'une française en Chine est accueillie puisqu'elle est blanche (et tous les blancs sont considérés comme des riches). Dans cette lettre, la notion d'étranger est abordée du point de vue d'un chinois en Chine regardant une française immigrée. Le personnage de Sassa permet de mettre en évidence les préjugés qu'ont les Chinois sur les occidentaux et leur prétendue richesse.
Dans la lettre 25, Da li écrit à Sassa et s'interroge sur la notion d'étranger. En effet, elle vient d'avouer à son amie qu'elle est amoureuse d'un homme dont on ne connaît pas l'identité. Sassa demande s'il s'agit d'un français ou d'un étranger : Da Li lui répond que la notion d'étranger est toute relative : en effet, elle même est considérée comme une étrangère à Montréal. Ainsi, elle parle de « non étranger » pour les habitants de Montréal. Da Li interroge ce mot et cette notion bien relative pour une personne vivant à l'étranger. Le personnage de Da Li symbolise l'ambiguité et la fragilité du statut d'étranger : la notion d'appartenance à un pays dépend du point de vue de l'énonciateur.
De plus, le personnage de Sassa interroge une autre facette de cette notion : celle du sentiment d'étranger au sein du pays natal. Elle déclare à Da Li :
au fond je me sens aussi déraciné que toi même si je reste encore sur cette terre où je suis née. (p. 66)
Elle aussi, bien qu'étant restée à Shanghai, se sent étrangère dans son propre pays. Toutes ces réflexions prouvent qu'être étranger est un statut que nous pouvons tous connaître : cela place le lecteur en situation de sympathie avec le(s) personnage(s) mais aussi avec l'auteur, dont on connaît le statut identitaire particulier.
Dans une lettre à son père, Yuan explique que même les chinois entre eux sont étrangers. L'étranger est fait pour rapprocher les autres personnes entre elles :
On a toujours besoin de quelqu'un à dédaigner (p. 76)
dit-il avec une pointe d'ironie : et ce quelqu'un, c'est l'étranger. Pour Yuan, cette notion doit être intégrée par tous et acceptée car il n'y existe pas de remède. En effet, en Amérique de Nord, même les lois contre la discrimination, n'empêchent pas la nature humaine de ressurgir. Yuan est finalement heureux à Montréal, après avoir compris qu'il sera partout dans le monde un étranger.
Après avoir posé les jalons de la notion d'étranger bien relative aux yeux des personnages, Yuan conclut dans la lettre 29 en disant qu'être étranger ou pas n'empêche ni la solitude ni le bonheur. La morale que tire Yuan est reprise par Da Li qui s'apprête à quitter Montréal : comme à Shanghai, elle n'y trouve ni le bonheur ni l'entourage qui lui convient. Contrairement à Yuan qui a su se sentir chez lui dans un pays étranger - alors qu'il ne ressentait pas cela en Chine - Da Li n'a pas encore trouvé son chez soi et elle décide donc de quitter Montréal pour Paris... façon d'élargir les horizons pour le lecteur et de ne pas sceller les interprétations.

la parure de l'arbre est à terre