Petit résumé de ce livre très loufoque sur un sujet sérieux : la contraception en Chine et l'histoire d'une gynéco elle aussi très spéciale. Ce bouquin par son style foisonnant m'a fait penser à100 ans de solitude Garcia Marquez.
« Vous avez dit que l’image de cette
femme médecin s’était imprimée dans votre cerveau, qu’elle roule à vive
allure à bicyclette sur la rivière gelée ou que, sa trousse de secours
au dos, un parapluie à la main, les jambes du pantalon retroussées, elle
prenne de vitesse des légions de grenouilles. »
Têtard,
le narrateur, écrit ces lignes à un grand romancier japonais, son
maître, pour lui annoncer qu’il est en train de composer une pièce de
théâtre dont la matière est puisée dans la vie et les hauts faits de sa
propre tante, une célèbre gynécologue qui a fait de la mise en place du
planning familial sous Mao son cheval de bataille. Autour de la
personnalité à la fois fascinante et terrifiante de la tante se déploie
la longue histoire des familles et des femmes du village, depuis les
campagnes d’avortements forcés jusqu’aux dérives et délires de notre
époque. Le destin de la tante s’achève en farce, entre horreur et
grotesque, dans le « grand œuvre » de son neveu Chen le Pied dit Têtard,
victime consentante, témoin médiocre et écrivain maladroit.
Avec
Grenouilles, roman de facture audacieuse, au style inventif, et à
l’humour corrosif, Mo Yan poursuit la construction d’une des œuvres
littéraires les plus importantes de notre temps. Il propose ici un
regard singulier, entre adhésion et distance critique, sur la politique
de l’enfant unique.
Mo Yan
Mo
Yan, né dans le Shangdong en 1955, a reçu le prix Nobel de littérature
en 2012. Une douzaine de ses romans et nouvelles sont traduits en
français et publiés au Seuil dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le
Maître a de plus en plus d’humour (2005), Le Supplice du santal (2006),
Quarante et un coups de canon (2008), La Dure Loi du karma (2009) et Le
Veau suivi de Le Coureur de fond (2012).